C’est un nouveau revirement dans la gestion des migrants à Calais. La maire UMP, Natacha Bouchart, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, ont confirmé à l’issue d’une rencontre, mardi 2 septembre, leur accord sur l’ouverture prochaine d’un accueil de jour pour les migrants à Calais et d’un hébergement de nuit pour les femmes et les enfants.
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En 1999, un centre géré par la Croix-Rouge avait été ouvert à proximité, à Sangatte. Destiné à être provisoire, il a fonctionné pendant trois ans, et a même rapidement été en surcapacité, avec près de 2 000 personnes quelques semaines avant sa fermeture en septembre 2002, contre 800 prévues. Mme Bouchart plaidait pour la réouverture d’un tel centre mais, jusqu’ici, Bernard Cazeneuve s’y était opposé pour éviter de créer un « appel d’air pour les migrants ».
UNE SOLUTION « DIFFÉRENTE »
Au ministère de l’intérieur, on réfute catégoriquement l’idée de créer un nouveau Sangatte. « Le ministre a toujours dit qu’il était contre », rappelle-t-on au cabinet de M. Cazeneuve. Son entourage, joint par Le Monde, précise que ce futur centre se veut une solution « différente ».
Contrairement à la structure de la Croix-Rouge, ce centre ne ferait que de l’accueil de jour. Un centre aéré d’une capacité d’accueil de 600 à 1 400 enfants pourrait être rapidement mis à disposition par la ville pour fournir de l’aide alimentaire, des douches, des vestiaires et un accompagnement aux migrants. A condition que l’Etat finance son fonctionnement, a souligné Mme Bouchart. La sénatrice et maire de Calais précise qu’un hébergement pourrait être proposé aux femmes et aux enfants (5 % des arrivants), ainsi qu’à tous les migrants en cas d’activation du plan « grand froid ».
Entre 1 200 et 1 300 migrants sont présents à Calais, un chiffre qui a fortement augmenté avec une hausse des arrivées de clandestins en Méditerranée. La plupart de ces migrants sont des Erythréens, Soudanais ou Somaliens qui cherchent à gagner l’Angleterre et ne veulent pas demander l’asile en France.
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MENACE D’UN BLOCAGE DU PORT
Par ailleurs, Mme Bouchart en a profité pour menacer « de bloquer le port » de la ville si les Britanniques ne faisaient pas « un geste fort » pour l’aider à répondre à la présence des migrants désireux de rallier l’Angleterre. « Je peux engager des pressions », a-t-elle prévenu, reconnaissant toutefois ne pas avoir abordé ce point avec M. Cazeneuve. « Ce serait illégal, mais je veux aujourd’hui un geste fort des Britanniques. »
La sénatrice du Pas-de-Calais a fortement mis en cause la politique migratoire britannique qui, selon elle, fait que le Royaume-Uni est « considéré comme un eldorado » par les migrants. Elle a également reproché à Londres d’avoir des exigences en matière de sécurisation du port mais de ne pas participer suffisamment au financement du dispositif, qui coûte 10 millions d’euros par an selon elle.
« Pendant dix ans, il y a eu zéro geste du gouvernement britannique. Aujourd’hui, il y a une urgence, donc on attend au minimum qu’ils nous disent qu’ils ont entendu le message, qu’ils viennent voir et qu’ils proposent au moins une compensation. »
De son côté, Bernard Cazeneuve, qui s’est rendu vendredi à Londres pour discuter de la situation à Calais, avait notamment demandé aux Britanniques de « participer financièrement à la sécurisation du port », a indiqué une source au ministère, ajoutant : « Il faut être ferme avec les Britanniques mais il ne faut pas agiter des choses irréalistes. »
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Source : Gros plan – Google Actualités