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"One Direction, le film": idoles de synthèse – Le Monde

Le groupe One Direction dans le film "One Direction, le film"

Vendredi après-midi, la salle en sous-sol du Pathé Wepler n’accueille que deux douzaines de spectatrices (à part le signataire, on ne notait qu’une seule présence mâle, visiblement un père traîné là par sa fille). La moyenne d’âge tourne autour de quinze ans et malgré les effets dépresseurs d’un cinéma au trois quarts vides, elle chantonneront, riront aux éclats et taperont dans leur mains (presque) en mesure. Pas vraiment de l’hystérie collective, mais pas une séance de cinéma normale non plus.

Elles sont venues voir One Direction, le film, un  » documentaire  » consacré aux cinq garçons anglais qui déplacent des foules adolescentes dans le monde entier depuis 2010. Cette année-là, le jury de la version britannique de l’émission X Factor a suggéré à cinq candidats chanteurs âgés d’un peu plus de quinze ans de renoncer à se présenter dans la catégorie  » garçons  » et de tenter leur chance dans la catégorie  » groupe « . Trois ans plus tard, One Direction remplissait trois soirs de suite l’O2, l’une des plus grandes salles londoniennes et jouait devant 65 000 personnes à Mexico City. Ils sont devenus le premier groupe britannique à conquérir le public américain depuis bien longtemps, et ce triomphe est souvent comparé à celui des Beatles.

Si l’on veut comprendre les mécanismes de ce succès, réfléchir à ce qui a permis à ces cinq jeunes gens propres, enjoués et très mauvais danseurs (de leur propre aveu) de conquérir des cœurs que l’on aurait crus acquis à Rhianna, ou – en France – à Sexion d’assaut, ce n’est pas la peine d’aller voir One Direction, le film. Morgan Spurlock, le réalisateur avait pourtant jusqu’ici fait profession d’impertinence, particulièrement dans son film sur MacDonald’s Supersize Me. Ici, il fait œuvre de prosélyte, confortant à chaque plan l’image de ces cinq copains de rencontre qui affirment, la main sur le cœur, être devenus les meilleurs amis du monde. On voit Zayn Malik téléphoner depuis Mexico à sa maman qui est en train de visiter la maison que le garçon vient de lui offrir. Par une amusante coïncidence, une deuxième équipe est avec l’heureuse femme. On voit aussi les cinq garçons partir en camping dans la forêt suédoise et échanger des vérités profondes autour d’un feu de camp. Quant à leur vie personnelle, elle apparaît d’une chasteté qui en ferait des candidats sérieux à la béatification.

Les fans fournissent une innombrable figuration, et leurs propos sont déchiquetés en bribes ( » ils me rendent heureuse « ,  » ils sont parfaits « ) qui ne disent rien de la nature de cette adulation. Au moins distingue-t-on une propension chez le groupe et chez ses adoratrices à ne pas se prendre tout à fait au sérieux. C’est le seul point commun entre One Direction et leurs lointains prédécesseurs dans l’invasion des Etats-Unis, les Beatles. Car côté musique (et l’on en entend pas mal tout au long du film), One Direction aura du mal à susciter l’intérêt chez les sujets que l’âge ou le sexe éloignent du profil hormonal des adoratrices. Reste un document, en relief, qui intriguera certainement les historiens de la culture populaire dans quelques décennies.

Source Article from http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/08/30/one-direction-le-film-idoles-de-synthese_3469199_3246.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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