Le Brésil, septième économie mondiale, est officiellement entré en récession. Il s’agit d’une douche froide pour la présidente Dilma Rousseff dont la réélection en octobre est déjà menacée.
Selon les données officielles publiées vendredi 29 août, le produit intérieur brut (PIB) du géant émergent d’Amérique latine a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre par rapport au premier. L’Institut brésilien de géographie et des statistiques (IBGE) a aussi revu en baisse la performance du premier trimestre, de + 0,2 % à – 0,2 %.
La première économie du continent vient ainsi d’enregistrer deux trimestres consécutifs de recul, synonymes de récession. L’IBGE attribue notamment ce phénomène à la grande quantité de jours fériés décrétés pendant la Coupe du monde de football (qui s’est déroulée entre le 12 juin au 13 juillet) mais aussi à la crise de la production industrielle.
Dans un contexte atone de consommation des ménages (+ 0,3 %), l’activité industrielle du Brésil a en effet reculé de 1,5 % au deuxième trimestre, tandis que celle lié au commerce chutait de 2,2 % et celle des services, de 0,5 %. Les taux d’intérêt élevés et les incertitudes sur le résultat des élections ont accentué la baisse des investissements (- 5,3 %). L’inflation a de son côté atteint 6,5 % sur 12 mois en juillet, soit le plafond fixé par le gouvernement.
Le ministre de l’économie du Brésil, Guido Mantega, a reconnu que ces chiffres étaient « inférieurs aux attentes » et que le gouvernement allait revoir à la baisse sa prévision de croissance actuelle de 1,8 % pour 2014, alors que le marché table sur à peine 0,7 %. « Nous avons connu un ensemble de problèmes qui ne vont pas se répéter », a-t-il assuré, prévoyant un retour à une croissance positive modérée au second semestre.
La récession n’arrange pas les affaires de la présidente-candidate de gauche Dilma Rousseff, déjà très critiquée sur le front économique. D’autant que l’entrée en lice inattendue de Marina Silva a bouleversé la campagne : deux sondages donnent cette semaine Mme Silva largement victorieuse en cas de probable second tour face à Dilma Rousseff.
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« Je crois que c’est un résultat momentané » et que « nous assisterons à un grand rattrapage au trimestre prochain », s’est défendue la présidente du Brésil vendredi. « C’est très préoccupant », a répondu Marina Silva en présentant son programme électoral à Sao Paulo : « Le Brésil doit récupérer sa crédibilité. C’est la seule manière de retrouver le chemin de la croissance ».
Les adversaires politiques de Dilma Rousseff et les milieux économiques lui reprochent d’avoir laissé dangereusement filer l’inflation pour soutenir en vain la croissance et son interventionnisme sur certains secteurs, en particulier l’énergie.
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Source : Gros plan – Google Actualités