Montréal, de notre envoyé spécial
Elle est là, debout. Devant elle, la foule défile. A ses côtés, la dépouille mortelle de René Angélil, cercueil ouvert, entouré de fleurs. Pour chacun, elle a un mot, un geste, ne craint pas les accolades, laisse les gens pleurer dans ses bras, les console, presque. Ses yeux recouverts d’un voile sont humides, ses joues sont perlées de larmes, mais elle tient le coup. Quand arrive mon tour, que je lui dis que la France pense à elle en ces moments difficiles, elle répond, sans que sa voix ne tremble, que récemment, lors des attentats du 13 novembre, elle a « aussi beaucoup pensé à la France », qu’elle « était avec nous ». Puis elle nous remercie d’être venus, assure être « touchée », et promet quelle viendra vite, « bientôt », nous « rendre visite ». On la croit.
Depuis 9h30 heure de Montréal, elle est au côté de la dépouille de son mari. Ce n’était pas prévu. Normalement, Céline Dion devait quitter la Basilique vers 14 h 30, n’accueillir que les premiers arrivants qui font la queue dans un froid glacial, mais elle a changé d’avis. Si leur fils René-Charles a rapidement quitté l’enceinte, les grands fils d’une précédente union de René Angélil, Patrick et Jean-Pierre, sont là, à ses côtés, recevant également les condoléances du public. Avec, pas loin, la dépouille de René, magnifique en costume noir et chemise crème, les mains croisées, les yeux recouverts de lunettes de soleil. Reposant, ainsi, tel un empereur romain ou un Pharaon sous les ors de Notre-Dame de Montréal avec, non loin, une femme debout, au courage tout simplement extraordinaire.
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Source : Gros plan – Google Actualités
