Spectateur de la poussive entrée en matière du Stade Toulousain face à Oyonnax, Thierry Dusautoir n’est toujours pas certain d’effectuer sa rentrée ce vendredi, lors du derby face à Castres. Après deux saisons sans titre, le capitaine rouge et noir ne nie pas l’obligation de résultats, qui incombe à son club, mais nie toute pression face à l’hégémonie toulonnaise.
Thierry, comment le Stade a-t-il digéré cette nouvelle saison sans titre ?
Les saisons, pendant vingt ans, se sont succédées et se sont ressemblées avec vingt demi-finales d’affilée, il fallait bien que ça s’arrête un jour. Malheureusement, c’est notre génération qui a vécu cette rupture. C’est quelque chose qui marque forcément. Ne pas jouer cette demi-finale habituelle, ça a été très décevant pour les joueurs d’abord, mais aussi pour nos supporters. On va travailler pour connaître de nouveau l’ivresse des matches de phase finale et du haut niveau cette saison.Les Toulonnais affirment qu’ils ne sont pas motivés à l’idée de pouvoir marquer l’histoire du rugby français. Replacer Toulouse au sommet de la hiérarchie est un ressort pour le Stade ? On n’a pas le même vécu comparé aux Toulonnais. On a grandi à Toulouse en étant élevé dans une certaine culture du rugby. Cette génération du Stade Toulousain a dominé durant plus de vingt ans, donc c’était forcément difficile pour nous, même si se qualifier pour une demi-finale, ce n’est pas gagner un championnat. Le plus important, c’est de bien démarrer pour s’apporter de la sérénité durant les périodes de doublons et où l’on sera moins en forme.
La pression est-elle plus forte qu’à l’ordinaire cette saison à Toulouse ?Je ne crois pas parce que j’ai la chance d’évoluer dans un club qui a toujours su se remettre en question, même après les plus grandes performances. C’est dans l’ADN du club. Il y a toujours eu une volonté de mettre de côté la saison précédente pour trouver les armes et les arguments pour gagner la suivante.
« Le doublé ? C’est possible pour Toulon… »
Jugez-vous le Stade Toulousain encore capable de rivaliser avec les nouveaux ténors du Top 14 que sont Toulon, le Racing ou Montpellier ? Ce qui nous a déçus la saison dernière, ce sont nos propres performances, pas celles des autres. On va s’attacher déjà à bien jouer au rugby (il se reprend)… à mieux jouer au rugby. On fera les comptes en fin de saison.
La saison exceptionnelle du rugby Club Toulonnais vous a-t-elle impressionné ?Le modèle toulonnais est le modèle qui gagne aujourd’hui, c’est forcément celui que tout le monde regarde. C’est clair que c’est une équipe qui, depuis quelques années déjà, montre sa domination sur le rugby français et européen. Avec l’effectif qu’elle a, je ne dirai pas que c’est normal parce que rien n’est jamais acquis, mais ce n’est pas étonnant. Et on peut s’attendre à ce que Toulon soit encore au rendez-vous cette année, même si quand on est sur le haut de la vague, on est par définition plus proche de la descente. Mais Toulon montrera encore de belles choses cette saison et reste favori pour les deux compétitions.
Le doublé Top 14-Coupe d’Europe, c’est donc possible…
En tout cas, c’est possible pour Toulon (sourire)…A l’image d’un PSG en Ligue 1, Toulon est-il un champion hors catégorie ?Je ne sais pas s’il existe une telle différence, mais aujourd’hui, je le répète, ils sont favoris.
Est-ce que le fait de préparer également cette saison la Coupe du monde complique votre tâche au Stade Toulousain ?Non, en ce qui me concerne, je parviens à faire la part des choses. Quand je joue pour mon club, je suis à 100 % concentré sur les objectifs de mon club. En équipe nationale, c’est encore autre chose.
La récente annonce du rapprochement de Serge Blanco auprès du staff du XV de France signifie-t-elle qu’il y a de quoi être inquiet à un peu plus d’un an de la Coupe du monde ?Inquiet, je ne pense pas. Il y a surtout une absence de résultats depuis un certain temps et une recherche de solutions de la part des dirigeants de la fédération. C’est une voie qu’on va prendre et il faut l’expérimenter pour savoir si c’est la bonne. Aujourd’hui, c’est un peu difficile de tirer des conclusions. Quand on n’a pas de bonnes performances, c’est difficile de bénéficier d’un soutien unanime. Aujourd’hui, on va travailler pour que les résultats soient meilleurs. En tout cas, ce n’est pas en baissant les bras que les choses s’arrangeront.
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Source : Gros plan – Google Actualités