San Francisco (AFP) – Le « defender » américain Oracle Team USA a remporté mercredi à San Francisco la 34e Coupe de l’America, le plus vieux trophée sportif au monde (1851), en battant au bout du suspense le challenger néo-zélandais Emirates Team New Zealand (ETNZ) dans la 19e et ultime course de la finale.
Les Américains ont ainsi conservé la Coupe qu’ils avaient gagnée en février 2010 à Valence (Espagne) face aux Suisses d’Alinghi.
Ils se sont imposés 9 à 8 à l’issue d’un incroyable come-back dans la dernière semaine, après avoir été largement dominés par des Néo-Zélandais en tête 8 à 1 mais incapables de gagner cette 9e régate qui leur aurait permis de ramener la Coupe à Auckland.
Oracle Team USA (OTUSA) a signé mercredi sa 8e victoire d’affilée en gagnant la régate décisive de l’édition 2013 de la « Cup », une épreuve disputée pour la première fois avec des catamarans à aile rigide AC72 de 22 m de long, surpuissants et menés par des équipages de 11 personnes.
Au total, le bateau américain aura remporté onze courses mais seulement neuf ont été comptabilisées, l’équipe du multi-milliardaire Larry Ellison ayant été sanctionnée avant la compétition par un jury international pour avoir triché en 2012 dans des régates préparatoires à la « Cup », les America’s Cup World Series (ACWS).
Il y a une semaine, la messe semblait dite tant ETNZ était supérieur à USA17, l’AC72 de l’équipe américaine. La Nouvelle-Zélande se réjouissait déjà d’empocher une troisième Coupe de l’America après celles de 1995 et 2000, tandis que les drapeaux néo-zélandais fleurissaient sur les quais de San Francisco…
L’équipage néo-zélandais manoeuvrait mieux et plus vite que celui du multicoque américain, qui affichait en outre un déficit de vitesse significatif, notamment au près (contre le vent).
Mais, jeudi 19 septembre, la machine bien huilée des Néo-Zélandais s’est brusquement grippée face à un « defender » qui s’est mis à gagner et à reprendre espoir. Et les victoires se sont accumulées, les Américains remontant peu à peu leur déficit jusqu’à égaliser mardi 8 à 8 avec ETNZ à l’issue d’une résurrection rarissime dans l’histoire du sport.
La formidable force de frappe d’Oracle
Ce succès dans la plus prestigieuse épreuve de voile au monde s’explique essentiellement par les modifications apportées au bateau américain par une équipe d’architectes navals et d’ingénieurs mobilisés nuit et jour. Et face à la formidable force de frappe d’Oracle –130 personnes et un budget estimé à entre 170 et 200 millions de dollars (entre 125 et 147 millions d’euros), soit plus du double de celui d’ETNZ–, le développement de l’AC72 néo-zélandais a marqué le pas.
La réussite américaine tient aussi beaucoup à la montée en puissance d’une « cellule arrière » composée du skipper australien Jimmy Spithill à la barre, de son compatriote champion olympique de Laser aux JO de Londres Tom Slingsby et du quadruple médaillé d’or britannique Ben Ainslie à la tactique.
On peut ajouter une troisième raison: la qualité du « coaching » du Français Philippe Presti, double champion du monde de Finn et l’un des hommes clefs derrière cette renaissance des Américains. Ou plutôt du bateau américain car l’équipage de USA17 (11 personnes) avait tout de même un fort parfum d’hémisphère Sud, avec quatre Australiens (dont Spithill), deux Néo-Zélandais… et un seul Américain, Rome Kirby. Le tacticien John Kostecki était le deuxième, jusqu’à ce qu’il soit remplacé le 12 septembre par Ainslie après une série d’erreurs.
« L’équipe a été formidable, les gars n’ont jamais rien lâché », a déclaré Spithill avant de brandir l’aiguière d’argent devant des centaines de supporteurs brandissant des drapeaux américains… et d’asperger de champagne un Larry Ellison hilare.
« C’est très dur, très frustrant », avait auparavant concédé le skipper néo-zélandais Dean Barker, manifestement très ému. « Nous sommes évidemment très déçus car nous avons tout donné et sommes fiers de ce que nous avons accompli ».
Barker a ensuite sportivement reconnu que l’équipe américaine avait fait « des progrès phénoménaux ». « La façon dont ils sont revenus (au score) est tout simplement incroyable », a-t-il dit.
C’est seulement la troisième fois en 162 ans d’histoire de la « Cup » qu’il aura fallu attendre l’ultime régate pour connaître le vainqueur.
La première fois, ce fut en 1920, lorsque le bateau américain Resolute surclassa 3 à 2 son adversaire britannique Shamrock IV. Et la deuxième, ce fut en 1983, quand le 12 Metre JI australien Australia II mit fin à 132 ans de domination américaine sur la Coupe à la 7e manche (victoire 4 à 3).
Source Article from http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130925.AFP6617/les-americains-remportent-la-34e-coupe-de-l-america.html
Source : Gros plan – Google Actualités