Depuis la déconfiture du Parti libéral en Bavière (3 % des voix), dimanche 15 septembre, la survie du FDP constitue l’un des principaux enjeux du scrutin du 22 septembre. La probabilité qu’il n’atteigne pas les 5 % et disparaisse du Bundestag n’est pas nulle. Cela obligerait Angela Merkel à s’allier avec le Parti social-démocrate voire, même si c’est peu vraisemblable, avec les Verts.
Du coup, le Parti libéral tente de convaincre les électeurs conservateurs de lui donner une de leurs deux voix, celle avec laquelle ils votent à la proportionnelle pour le parti de leur choix. Le FDP recourt même à un slogan audacieux : « Celui qui veut Merkel, vote FDP. »
Les dirigeants de la CDU, y compris Mme Merkel, ne l’entendent pas de cette oreille et tentent de convaincre les électeurs de donner leurs deux voix à la CDU. Mais, paradoxalement, l’échec du FDP en Bavière pourrait inciter les électeurs à se mobiliser en faveur du FDP au niveau national.
En tout cas, le quotidien Bild ne cache pas ses opinions. Ce mardi, il consacre sa deuxième page à un entretien avec les trois figures du Parti libéral : son président actuel, Philipp Rösler, son prédécesseur, Guido Westerwelle, l’actuel ministre des affaires étrangères et figure mythique du Parti libéral, Hans-Dietrich Genscher, qui fut président de 1974 à 1985. Il est très rare que Bild consacre sa pleine page 2 à un seul sujet.
Comme on peut le remarquer, cette interview est celle de trois hommes. Cela manque de femmes. Qu’à cela ne tienne : à la « une » de Bild, une photo montre ces trois responsables politiques assis sur un canapé, entourés de trois jeunes femmes. Le FDP compterait-il dans ses rangs davantage de dirigeantes qu’on le dit ? Pas du tout. Ces trois jeunes femmes sont les journalistes et la photographe de Bild. Si le FDP dépasse les 5 % dimanche, il pourra remercier Bild.
Rappelons qu’il y a quelques mois, une autre photo avait provoqué quelques remous à Berlin. On y voyait Kai Diekmann, le rédacteur en chef de Bild, prendre dans ses bras et embrasser chaleureusement Philipp Rösler, le ministre de l’économie, membre du FDP. La scène se passait dans la Silicon Valley où M. Diekmann s’était immergé pendant six mois et où M.Rösler entreprenait un voyage de quelques jours. La photo montrait que les deux hommes étaient de vieux complices contents de se retrouver au bout du monde. Ceci expliquerait-il cela ?
Source Article from http://allemagne.blog.lemonde.fr/2013/09/17/bild-tente-de-sauver-le-parti-liberal/
Source : Gros plan – Google Actualités