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Ben Jelloun – Poutine, ennemi du peuple syrien – Le Point

On sait comment Staline se débarrassait des populations qui ne lui étaient pas acquises : il les affamait. Poutine, stratège et plus que conseiller de Bachar el-Assad, a dû s’en souvenir. Plus de 500 000 Syriens sont coupés de toute aide alimentaire et médicale. Plusieurs dizaines de Syriens sont morts de faim dans la ville de Madaya assiégée et affamée. En même temps, tout en jouant le jeu d’aller à Genève pour faire bonne figure et montrer au monde que le cynisme n’exclut pas la négociation, l’armée de Poutine en Syrie redouble de férocité et bombarde les zones tenues par l’opposition. Ainsi, depuis le 1er février, l’étau ne cesse de se resserrer autour des rebelles à Alep, qui ont reçu du ciel 320 frappes. D’après Moscou, il s’agit de « vaincre les groupes terroristes ». Ainsi est terroriste celui qui n’est pas dans son camp !

Ce qui est navrant, c’est la réaction de Washington et de l’Europe. Ils ont protesté, en disant « ce n’est pas bien ce que vous faites là, vous sapez le processus de paix ». Mais enfin, de quelle paix s’agit-il ? L’offensive brutale et meurtrière des Russes appuyés par le Hezbollah libanais est la réponse classique d’une puissance qui n’a que faire des mécontentements des Américains ou des Européens, qui, dans cette affaire, ont manqué d’initiative forte et décisive. Aujourd’hui, c’est la Russie qui mène le jeu et en accord avec l’Iran sauve la peau et le régime de Bachar el-Assad qui, dès la première manifestation pacifique en mars 2011, n’a pas hésité une seconde à faire tirer sur son peuple, déclenchant ainsi la résistance de l’opposition, ce qui très vite s’est transformé en guerre civile. C’est là que Poutine va mettre sur pied la thèse diabolique « c’est Bachar ou la barbarie d’une république islamiste ». Des milliers de prisonniers islamistes radicalisés sont libérés, et le tour est joué. Plus personne ne contestera cette hypothèse. Bachar aura recours aux armes chimiques. Il testera ainsi la réaction d’Obama. Laquelle sera l’impuissance, laissant le champ libre à la Russie qui avait été longtemps absente de la scène proche orientale. Le reste est connu : le permis de tuer son peuple a été délivré et la pauvre ONU se démène pour essayer de jouer son rôle en organisant des négociations à Genève. La tribu des Assad ne négocie jamais. C’est un trait de caractère de cette famille rompue aux crimes (le père a bien éliminé en février 1982 plus de 20 000 opposants à Hama assiégée et pilonnée durant un mois).

260 000 morts et 4 millions de réfugiés

Aujourd’hui, l’ONU donne le chiffre de 260 000 morts et de 4 millions de réfugiés. Le peuple syrien est déchiré, meurtri, humilié, en voie de disparition. Pendant ce temps-là, Daech (qui doit une partie de son existence à Bachar) poursuit sa politique d’expansion et de terreur. Il opère déjà en Libye. La Tunisie et l’Algérie sont menacées.

Il apparaît assez clairement que le peuple syrien a deux ennemis, Bachar et Poutine. Ils n’arrêteront les frappes qu’une fois le peuple complètement anéanti. Comme les vieux patrons de la Mafia, ils ne discutent pas, ils font semblant de négocier tout en donnant l’ordre à leurs soldats de tuer et de massacrer en toute impunité. Quant aux États arabes de la région, ils sont empêtrés dans des conflits stupides où seule la lutte contre les chiites les motive et les obsède. Ainsi l’Arabie saoudite a lancé cent avions contre le Yémen et à peine une quinzaine contre Daech !

Source Article from http://www.lepoint.fr/invites-du-point/tahar-ben-jelloun/ben-jelloun-poutine-ennemi-du-peuple-syrien-05-02-2016-2015593_1921.php
Source : Gros plan – Google Actualités

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