Cette jeune artiste trace sa route à sa manière avec un véritable talent, bien à elle, et ce n’est pas son père qui dira le contraire. On dit que, pour elle, le meilleur moyen de s’exprimer et de trouver l’apaisement est d’écrire. A l’écouter, on le croit volontiers. Avant son concert à la Salle Bleue de Saint-Georges-de-Didonne, le 5 février, Aurélie Cabrel s’est confiée à « Sud Ouest ».
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Aurélien Cabrel.© Photo
Archives Emilie Drouinaud
« Sud Ouest ». Pourquoi n’avoir pas choisi un autre nom ? N’est-ce pas une pression supplémentaire de porter un tel nom de famille ?
Aurélie Cabrel. Je ne me suis jamais posée cette question. Il était pour moi naturel de garder mon nom et mon prénom. J’en suis fière, c’est mon héritage et je le garderai jusqu’au bout, même si des gens mal intentionnés disent que « c’est grâce à papa ». Choisir un pseudo n’a pas de sens, de toute façon tout le monde aurait su qui je suis et je préfère être la fille de Francis Cabrel que d’un bandit ! »
« Choisir un pseudo n’a pas de sens, de toute façon tout le monde aurait su qui je suis »
Comment, quand et pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans ce métier ?
C’est une histoire de vie, une vocation. Je suis née dans ce milieu et depuis toute petite je vis dans la musique, j’ai traîné dans les coulisses… En France, on n’a pas cette culture d’accueillir les enfants d’artistes. Aux USA par exemple, c’est assez courant, pourtant ici, on ne se pose pas de question quand le fils de boulanger ouvre une boulangerie à son tour.
Quelle a été la réaction de votre père ?
Comme tous les parents, il s’est inquiété. Après mon bac et mes études, je me suis lancée dans le management de petits groupes locaux de ma région. Mais depuis l’adolescence, j’écris des textes et j’ai eu l’opportunité de participer aux Rencontres d’Astaffort, d’y côtoyer des auteurs et des compositeurs qui m’ont donné l’envie d’être sur scène.
« On ne se pose pas de question quand le fils de boulanger ouvre une boulangerie à son tour »
Quand j’ai voulu à mon tour me lancer, mon père m’a apporté son soutien et ses encouragements. Mais il n’était pas question que je « déboule » comme ça dans le métier. Il m’a prévenue : « Attention, fais ton chemin et fais tes preuves ». Pour mon premier album écrit avec plein d’amis, rien n’était calculé, j’ai fait une maquette qui est devenue un album. Mon père a dit « peut faire mieux ! »
Dans votre album « A la même chaîne » trois titres sont de lui. Comment travaillez-vous ensemble ?
Il est venu me voir sur scène et c’est lui qui m’a appelée un jour pour me proposer quelques textes, bienveillant sûrement, mais dans un réel échange professionnel. D’ailleurs, sur les six ou sept textes qu’il m’a proposés, je n’en ai retenu que trois car il était important qu’ils me correspondent et que je me les approprie.
Ce deuxième album est réfléchi et correspond vraiment à un travail entre le réalisateur belge Esthen, mon père en tant que professionnel et moi. Certains textes ont été co-écrits avec d’autres auteurs, notamment Grand Corps Malade que j’ai rencontré à la suite d’un spectacle et qui m’a fait l’honneur de m’écrire « A quoi tu rêves ». C’est vrai que longtemps je n’ai pas dormi la nuit ! (rires)
Quels sont vos projets ?
Donner du plaisir au public avec tout ce que j’ai au fond de moi. Je suis généreuse et je souhaite envoyer un peu de bien-être et de sérénité à tous. Sur le plan personnel, m’occuper de ma fille.
Source Article from http://www.sudouest.fr/2016/02/03/le-talent-de-pere-en-fille-2262411-1538.php
Source : Gros plan – Google Actualités