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Après le drame de Cauterets, la station et le village pleurent Bastien – La République des Pyrénées

Il en a vu d’autres, Jean-Louis Lechêne. Ce guide de haute montagne et moniteur à la station de Cauterets depuis sa création est un montagnard, un vrai, et « un vieux de la vieille ». De ceux qui encaissent les coups durs de la nature sans broncher, qui connaissent les risques qu’ils prennent quotidiennement et les acceptent. Stoïques. Mais depuis ce lundi 29 février, Jean-Louis accuse le coup. La disparition dramatique de Bastien Jean-Dit-L’hopital, 27 ans, lors d’un accident du travail, l’a marqué au fer rouge. Tout comme les autres membres du personnel de la station, et les villageois. Alors, pour « ce djeun’s bien sympa », qui leur manque déjà, il accepte de se confier.

« Bastien, je le croisais tous les jours et je connaissais aussi bien son père et son grand-père. Il faisait partie de la famille de la station. » La famille de la station, une notion à ne pas galvauder, auquel il tient particulièrement. « Vous savez, peu de skieurs se rendent compte des risques quotidiens pris par le personnel pour leur permettre à eux de skier en toute sécurité. Et nous, travailler dans ces conditions, ça nous soude. On est une famille et Bastien était l’un d’entre nous. Alors évidemment, tout le monde est sous le choc là-haut. »

Une grande peine, une perte immense amplifiée par la personnalité du disparu et les circonstances de l’accident. « C’était quelqu’un de très gentil. Il avait toujours un mot sympa à vous dire quand vous le croisiez. Aujourd’hui, on a un fort sentiment d’injustice en nous. Une amère injustice. »

« Un agent expérimenté »

Injustice, car la fatalité s’est abattue « sur un jeune qui avait une grande joie de vivre et qui avait encore toute sa vie devant lui ». Injustice, car comme le souligne Jean-Louis Lechêne, « Bastien était un agent expérimenté et sérieux dans son travail ». Et là, il n’a pas eu droit à un avertissement, la sentence a été de suite fatale. « Quand on travaille en montagne, on se dit qu’il y a toujours une part de chance face aux risques inhérents de cet environnement si particulier. C’est cela qui nous permet de nous en tirer au final. Lui, il n’y a malheureusement pas eu droit. Une seule seconde a suffi pour que tout bascule, et qu’on le perde à jamais… »

Le personnel de la station le vit mal, mais c’est aussi tout le village qui est sous le choc. « Sa famille est connue à Cauterets, elle est impliquée dans la vie de la commune, souligne le moniteur. Tout le monde est très attristé de cette histoire et toutes nos pensées vont justement à elle et tous ses proches. C’est une épreuve terrible pour eux, qu’on ne peut imaginer. En tout cas, on est avec eux, on va les soutenir. » La fameuse solidarité des montagnards.

Un hommage inédit avec la fermeture de la station

Solidarité qui, d’ailleurs, va aussi s’exprimer d’une façon assez exceptionnelle, avec la fermeture inédite de la station de Cauterets, ce vendredi 4 mars, à partir de 13h. « Pour honorer la mémoire de Bastien et permettre à tout le personnel de venir se recueillir aux obsèques », a précisé le directeur de la station Francis Guiard, avant d’ajouter « que, du coup, le tarif du forfait journée sera ajusté aux horaires réduits ».

Un beau geste, qui a « vraiment touché le personnel de la station », comme le souligne Jean-Louis Lechêne. « De mémoire d’homme, c’est la première fois qu’on ferme la station dans ce genre de situation ! Sans compter que nos clients ont compris la décision, aucun n’a protesté. »

Tous pourront donc être là, vendredi après-midi, pour accompagner Bastien dans son dernier voyage. Sous le regard bienveillant de ces montagnes qu’il chérissait tant.

Ses collègues ont tenté de le sauver

Jean-Louis Lechêne n’était pas directement présent sur les lieux de l’accident. Mais un très proche collègue à lui oui. Ce dernier lui a raconté la terrible scène.(1) « Bastien était avec un autre agent de maintenance pour s’occuper du tapis [roulant].Il était dans une petite trappe, au départ de la remontée, qui d’habitude sert à récupérer le surplus de neige.Normalement, il y a un petit chauffage qui la fait fondre. Bref, Bastien était en train de faire la maintenance du tapis quand l’accident est arrivé. De ce que je sais, c’est sa capuche qui s’est prise dans le mécanisme, l’a déséquilibré, et a fait qu’il a été happé par la machine. Mon collègue et le sien ont tout essayé pour le sauver : ils ont tenté de l’extraire des rouages et ont arrêté quasiment instantanément le tapis.Mais il était déjà trop tard…»

(1) Pour l’instant, l’enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances exactes du drame. Il serait donc prématuré de tirer des conclusions sur ces dernières.

Source Article from http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2016/03/03/cauterets-la-station-et-le-village-pleurent-bastien,2007120.php
Source : Gros plan – Google Actualités

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