Alexis Vastine, c’est une histoire injuste. Un boxeur qui n’a « pas de mots » pour qualifier son élimination en quart-de-finale des Jeux olympiques de Londres en 2012. « Une honte » avait-il fini par lâcher à l’issue du combat. Face à un boxeur ukrainien, Taras Shelestiuk, les juges accordent 18 points à chacun des deux boxeurs. Mais finalement c’est sur une ultime décision arbitrale qu’Alexis Vastine quitte la compétition, les larmes aux yeux, non sans être resté un long moment assis, prostré, sur le ring protestant contre cette « injustice ».
Déjà « volé » en 2008
« Volé » par les juges à Londres, un sentiment amer qu’il avait déjà connu en 2008 à Pékin. Contre un boxeur Dominicain cette fois-ci, Felix Diaz, il livre un combat remarquable, dominant son adversaire dans une rencontre crispante. Lors de la dernière reprise de cette demi-finale, l’arbitre central met brutalement un terme au rêve de finale olympique d’Alexis Vastine en accordant une pénalité au Français dans l’ultime minute du combat.
Au gong, le Normand fait exploser sa colère, pleurant à chaudes larmes sur le ring. Des cris de rage et les mots du Français résonnent sous les sifflets d’une salle médusée par cette décision: « Ils n’ont pas le droit », lâche alors le natif de Pont-Audemer. Vastine, déboussolé, mis K.O. par l’arbitre, n’aura de cesse de se repasser le film de ce combat.
Il avait Rio 2016 en ligne de mire
C’est lors des championnats du monde militaire qu’Alexis Vastine retrouvera le goût de la compétition. Sacré pour la quatrième fois de sa carrière à Almaty au Kazakhstan l’année dernière, cette compétition lui avait redonné confiance et ambition. Dans un documentaire qui lui avait été consacré en septembre dernier par Canal Plus, Vastine, poing levé, confiait alors s’être réfugié dans l’effort comme « une cure de désintoxication » disait-il. Un besoin « de se retrouver seul » mais aussi de se « reconstruire un physique et un mental ».
Pour cela il s’était rapproché de l’armée qui avait accepté de le détacher à 100% pour qu’il puisse se préparer pour les JO de 2016. Ce troisième rendez-vous olympique, c’était « son but ultime », explique Brahim Asloum. Il voulait « devenir champion olympique et se préparait pour Rio », a déclaré lundi soir à l’AFP le seul boxeur français à avoir été sacré champion du monde (WBA des mi-mouche) et champion olympique, c’était à Sydney en 2000. Un « troisième round » dont Alexis Vastine savait qu’on ne lui « proposerait pas » sur un plateau. Mais qu’il s’était promis « d’aller chercher », coûte que coûte.
L’Express avait rencontré Alexis Vastine en 2012, juste avant les Jeux olympiques de Londres. Notre reportage.
Sa soeur est décédée en début d’année
Alexis Vastine, c’est aussi l’histoire injuste d’une famille frappée par les drames. En janvier dernier, sa jeune soeur, Celie, a perdu la vie dans un accident de voiture à Touques, près de Deauville. Elle avait 22 ans.
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Source : Gros plan – Google Actualités