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A Cologne, l’agression de dizaines de femmes lors du Nouvel An suscite l’indignation – Le Monde

Une vague d’indignation a saisi l’Allemagne à la suite de la révélation d’une série d’agressions contre des femmes, survenues la nuit de la Saint-Sylvestre près de la gare centrale de Cologne. Des agressions sans précédent, dont le pays n’a saisi l’ampleur que mardi 5 janvier.

Depuis trois jours, les plaintes se multiplient : mardi, 90 femmes au total avaient déclaré à la police avoir été agressées, notamment sexuellement, par des hommes décrits par les autorités comme « d’origine arabe et nord-africaine », alors qu’elles se trouvaient sur la place de la gare. Les autorités estiment que le nombre réel des victimes est sans doute beaucoup plus élevé. Les enquêteurs ont rapporté des vols et des blessures, ainsi qu’un viol.

Les agressions à Cologne se sont déroulées en plein cœur de la ville, entre la gare centrale et la cathédrale, une zone pourtant placée sous surveillance policière. La place est habituellement le théâtre de tirs de pétard et de petits feux d’artifice le soir du 31 décembre. Selon le récit de la police, entre 500 et un millier d’hommes, âgés de 18 à 35 ans, se sont rassemblés sur la place à partir de 21 heures Certains ont tiré des feux d’artifice contre la foule de façon si dangereuse que la place a dû être évacuée par la police peu avant minuit pour éviter un mouvement de panique. Dans les heures qui ont suivi, certains de ces hommes, dont le nombre est évalué entre vingt et quarante, ont encerclé, harcelé et dévalisé des femmes qui se trouvaient sur la place.

La nuit de la Saint-Sylvestre s’est transformée en cauchemar pour des dizaines de femmes, dont plusieurs agressées sexuellement. Le gouvernement promet de condamner les responsables « ​sans considération de leur origine ou de leur passé ».« Nouvelle dimension de la violence »

La violence et les agressions ont pris de court les témoins ainsi que la police locale, pourtant habituée aux excès du carnaval. « C’est une nouvelle dimension de la violence, nous n’avons jamais vu ça », a déclaré Arnold Plickert, président du syndicat de la police en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Dans une Allemagne où les rapports entre hommes et femmes sont en général très respectueux, et où les femmes sont peu importunées dans la rue, ces informations ont créé un choc. « Je n’avais encore jamais vu autant de femmes en larmes », a témoigné une jeune femme présente ce soir-là sur le site du quotidien Süddeutsche Zeitung. Mardi soir, environ 300 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées près de la cathédrale de Cologne pour protester contre les agressions.

Mardi, une réunion de crise a rassemblé autour d’Henriette Reker, maire de la ville, des représentants de la police, afin de discuter des mesures de sécurité à prendre, notamment en prévision des festivités du carnaval de Cologne, qui doit se tenir début février. Le chef de la police a annoncé un renforcement important des mesures de sécurité, afin que la ville « reste un lieu où chacun puisse faire la fête librement ».

La police de Cologne est sous pression. Très critiquée, notamment par le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, pour n’avoir pas su empêcher des agressions au pied de la cathédrale, elle a également reconnu une erreur de jugement : au lendemain des événements, elle avait indiqué que la nuit avait été « globalement calme ».

Les réactions se sont multipliées depuis à l’échelon national. Selon la presse allemande, l’inquiétude est grande à la chancellerie. Mardi soir, Angela Merkel a téléphoné à la maire de Cologne pour s’enquérir de l’avancée de l’enquête. Elle a exprimé son indignation contre les « abominables attaques et agressions sexuelles », qui exigent une réponse sévère de l’Etat de droit. « Tout doit être mis en œuvre pour que les coupables soient identifiés, rapidement et complètement, sans considération de leur origine ou de leur passé », a-t-elle indiqué dans un communiqué. De nombreux responsables politiques ont pris la parole mardi pour condamner les agressions et réclamer des sanctions sévères.

« Suspicion générale » contre les réfugiés

Ces agressions peuvent-elles avoir été le fait de groupes de réfugiés ? La question a été maintes fois posée, mardi, par les journalistes aux responsables policiers ou politiques. Dans les faits, la police ne dispose d’aucune information précise sur l’identité des agresseurs et n’a procédé à aucune interpellation. La maire de Cologne a précisé qu’« il n’existait aucune preuve permettant de dire qu’il s’agissait de personnes accueillies à Cologne en tant que réfugiés ». Certains éléments indiquent au contraire qu’il pourrait s’agir de criminalité organisée, active à Cologne depuis plusieurs années.

Mais sur les réseaux sociaux, les événements de Cologne ont entraîné une nouvelle vague d’hostilité contre les réfugiés. Certains sites comme le Spiegel online ont même fermé certains de leur forum face à l’afflux de commentaires haineux. Le parti populiste de droite AfD s’est engouffré dans la brèche. La présidente du parti, Frauke Petry, a évoqué « les conséquences épouvantables d’une politique migratoire et d’asile catastrophique ».

Interrogé mardi soir sur la question de savoir si les événements de Cologne mettaient en danger la culture d’accueil des Allemands, le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, a répondu que les « réfugiés ne devaient pas faire l’objet d’une suspicion générale, surtout à ce stade de l’enquête », mais qu’il ne fallait pas non plus « ériger de tabou » sur l’identité des agresseurs, « si certains éléments indiquent qu’il s’agit de Nord-Africains ».

Les événements de Cologne risquent de s’imposer dans le débat sur l’accueil des réfugiés. Car de plus en plus d’Allemands redoutent les conséquences de l’arrivée dans le pays d’un million de réfugiés venus essentiellement du Proche-Orient. Le ministre CSU des transports, Alexander Dobrindt a déjà demandé une « réorientation dans la politique migratoire ».

Source Article from http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/01/05/forte-emotion-en-allemagne-apres-l-agression-d-au-moins-90-femmes-dans-la-nuit-du-1er-janvier_4842165_3214.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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