Aurélie Filippetti expliquait lundi les raisons de son départ dans une lettre adressée à François Hollande et à Manuel Valls. Elle les a développées, de vive voix, mardi 26 août au micro de BFMTV :
« Il y a des moments où il faut pouvoir reprendre sa liberté. J’ai envie de retrouver cette liberté qui n’est pas compatible avec l’appartenance à ce nouveau gouvernement. (…) C’est une décision très lourde, ce n’est pas une décision facile. J’ai toujours été loyale lors de ces deux années. »
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La ministre de la culture sortante a confirmé avoir rencontré Manuel Valls lundi en début de soirée. Le premier ministre lui a demandé son adhésion à la ligne de l’exécutif. Ce qu’elle a refusé :
« On a eu plusieurs échanges dans la journée. (…) Il souhaitait que chacun réaffirme une adhésion à la ligne économique et politique. J’ai estimé qu’il fallait qu’un débat s’ouvre entre nous. »
LA « LOYAUTÉ » ENVERS LES ÉLECTEURS
A plusieurs reprises, Aurélie Filippetti a évoqué la « loyauté » qu’elle devait à ses électeurs. Elue députée de la Moselle, elle a expliqué que la fermeture des hauts-fourneaux de Florange avait été « un moment dramatique, un moment de grande interrogation ». Lors des dernières municipales, le Front national a notamment remporté la mairie d’Hayange, une autre commune de la vallée de la Fensch :
« Cette politique nous mène dans une impasse. Je suis une enfant du traumatisme du 21 avril 2002. Le séisme des municipales, le séisme des européennes… Cette montée du FN, on doit y répondre. Ce que nous demandions, ce n’était pas un changement complet, radical, de la politique économique menée. Simplement que l’on puisse adresser un message aux Français sur le chômage, le pouvoir d’achat, une répartition un peu différente de l’effort des 50 milliards d’économies de réduction du déficit. »
Face à cette équation politique, Mme Filippetti a donc elle aussi préféré recouvrer sa liberté de parole. Elle retrouvera son siège à l’Assemblée nationale dans les semaines à venir.
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Source : Gros plan – Google Actualités