Les fouilles pour retrouver le corps de Fiona, enterré « à la lisière d’une forêt », selon les aveux de la mère de la fillette, ont été levées jeudi 26 septembre dans le Puy-de-Dôme, sans que sa dépouille ait été retrouvée. Trois chiens de la gendarmerie spécialisés dans la recherche de restes humains avaient pourtant été envoyés sur place, ainsi que quarante gendarmes pour ratisser le secteur d’Aydat, au sud de Clemont-Ferrand.
Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, est actuellement en garde à vue à l’hôtel de police de Clermont, selon son avocat, et devrait être déférée au palais de justice en fin d’après-midi. Elle était arrivée sur le lieu des fouilles jeudi en début d’après-midi. Son retour de Perpignan vers Clermont a été effectué par avion pour « hâter » son arrivée sur le site des recherches, tandis que son compagnon, Berkane Maklouf, était en route en voiture pour rejoindre Clemont-Ferrand.
Lorsque le couple sera présenté au juge d’instruction, en fin d’après-midi, celui-ci devra communiquer la procédure au parquet, qui prendra de nouvelles réquisitions, a expliqué une source judiciaire. Le parquet pourra alors requalifier l’information judiciaire qui avait été ouverte en mai dernier pour « enlèvement et séquestration », juste après le signalement de la disparition de la fillette.
VERSIONS DIVERGENTES
Mercredi, la mère de Fiona et son compagnon sont tour à tour passés aux aveux, reconnaissant que, contrairement à ce qu’ils affirmaient jusqu’à présent, la fillette de 5 ans n’avait pas disparu dans un parc de Clermont-Ferrand au mois de mai, mais qu’elle était morte dans des circonstances encore à élucider. Cette mort reste cependant la seule certitude dans cette affaire où les deux suspects divergent sur les circonstances du drame, entre coups mortels et accident domestique.
Première à se livrer aux policiers, Cécile Bourgeon, 25 ans, a indiqué lors de sa garde à vue que sa fille était « morte accidentellement à la suite de coups », selon son avocat, Gilles-Jean Portejoie. Ce dernier a précisé qu’elle n’aurait pas porté les coups mortels.
« La mère de Fiona a reconnu que Fiona était morte, qu’elle était morte accidentellement, qu’elle n’était plus là, qu’elle avait été enterrée dans la région de Clermont-Ferrand. »
Cécile Bourgeon, dont le désarroi avait ému l’opinion et qui reprochait encore récemment aux policiers de ne pas travailler assez vite, accuse son compagnon d’avoir frappé mortellement la fillette lors d’une soirée arrosée entre amis, la veille ou l’avant-veille du 12 mai.
Berkane Maklouf, lui, après avoir clamé son innocence avec véhémence en début de garde à vue, a reconnu que Fiona a reçu des coups dans les jours précédant son décès mais « nie farouchement » en être l’auteur, selon son avocat. Le beau-père, père du troisième enfant de Cécile Bourgeon né fin août, conteste aussi le scénario d’une soirée trop arrosée.
« Il a reconnu que le couple avait monté un scénario. Selon lui, l’enfant s’est étouffée dans son vomi. Ils l’ont trouvée le matin dans cet état et ont paniqué », selon son avocat, Xavier Capelet.
Selon Berkane Maklouf, la petite fille avait l’habitude de se faire vomir, pour imiter les nausées de sa mère enceinte ou en se plaignant de maux de ventre. Le soir du drame, il l’aurait réprimandée, lui interdisant de se faire vomir et d’aller aux toilettes, et lui aurait donné une fessée, alors que Cécile Bourgeon était couchée. Contrairement à elle, Berkane Maklouf ne charge pas sa compagne, sinon pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord sur la conduite à tenir devant le cadavre : il recommandait d’alerter les policiers, elle de ne pas le faire, selon Me Capelet.
ILS « SE SONT ENFERMÉS DANS LEUR MENSONGE »
Ils « se sont enfermés dans leur mensonge » et ont « fini par y croire eux-mêmes », « complètement dépassés par l’impact médiatique de cette affaire », a poursuivi l’avocat, reconnaissant à demi-mot que le couple avait consulté des sites Internet pour s’informer sur les disparitions d’enfants.
Trois autres personnes, soupçonnées d’avoir été présentes lors de la soirée fatale, ont été placées en garde à vue à Clermont.
Mardi, les enquêteurs ont perquisitionné l’appartement du couple dans un quartier populaire du nord de Perpignan, où il s’était installé dernièrement. Une perquisition a également eu lieu à l’ancien domicile de Cécile Bourgeon à Clermont. Des jeunes de leur quartier à Perpignan ont décrit Berkane Maklouf comme un « toxicomane notoire » en recherche d’héroïne dès son arrivée.
Source Article from http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/09/25/la-mere-de-fiona-avoue-la-mort-accidentelle-de-sa-fille_3484720_3224.html
Source : Gros plan – Google Actualités