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Comment Tokyo a réussi à convaincre le Comité olympique – Le Monde

Des Japonais célèbrent, à Tokyo, la victoire de leur ville, qui a gagné le droit d'organiser les JO en 2020, le 7 septembre.

D’un côté, il fallait une candidature qui mêle assurance technique et sécurité financière. De l’autre, on cherchait à redonner de l’espoir après une catastrophe humaine et écologique en organisant le plus grand événement sportif de la planète. Samedi 7 septembre à Buenos Aires, les membres du CIO ont confié l’organisation des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, par 60 voix contre 36 à Istanbul (et une abstention). Madrid – pour la troisième fois consécutive, et avec un projet basé sur l’austérité – a été sorti dès le premier tour.

Penser que Tokyo a gagné le droit d’organiser les Jeux d’été en misant sur le registre de la compassion serait faux et injuste. Le dossier de la capitale japonaise est solide, et bien conçu puisque 85 % des sites se situent à moins de 8  kilomètres du village des athlètes. Il s’appuie sur deux zones de compétition : l’une située en front de mer et une autre baptisée « patrimoine », reprenant une partie des sites et enceintes déjà utilisés pour les Jeux de 1964, gagnés par la capitale nippone au sortir de la deuxième guerre mondiale.

Le CIO, constamment en quête de prouver l’empreinte qu’il laisse dans l’histoire d’une nation (par la construction d’autoroutes, aéroport, lignes de métro, stades…), n’a forcément pas été insensible à cet argument. Les rues de Tokyo, probablement parmi les plus sûres du monde, y compris dans le Kabukicho (le quartier « chaud » de la capitale), ont aussi probablement pesé dans la balance au moment du vote.

Mais forcément moins que ce fonds spécial bloqué en banque pour couvrir le financement des Jeux. Au terme de sa campagne, la ville s’est ainsi targuée d’avoir déjà placé 4,5 milliards de dollars (environ 3,4 milliards d’euros) sur un compte. Par temps de crise économique, l’argument financier a aussi fait mouche.

LE SPECTRE DE FUKUSHIMA

On ne peut nier toutefois que la capitale japonaise a aussi touché la corde sensible des membres du CIO, notamment quand elle a réussi à expliquer son choix de se relancer dans la course olympique afin de redonner de l’espoir aux Japonais, ébranlés par le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du pays en mars 2011.

Il faut dire que pendant sa campagne, Tokyo a traîné comme un boulet le spectre de Fukushima. En liaison téléphonique depuis l’Archipel, Naomi Hirose, président de Tokyo Electric Power (Tepco), gérant de la centrale nucléaire, a envoyé la veille du vote un message pour calmer les inquiétudes suscitées par les récentes fuites d’eau radioactive provenant du bâtiment. « Nous pensons que l’impact est limité à la zone du port de la centrale nucléaire », a-t-il expliqué. Les autorités sud-coréennes avaient annoncé juste avant avoir imposé un boycott des produits de la pêche provenant de différentes régions du Japon, dont celle de Fukushima.

Présent à Buenos Aires, Shinzo Abe, premier ministre, a donc réussi à rassurer sur l’état de la centrale nucléaire, située à 220 km au nord-est de Tokyo. « La situation est sous contrôle, a-t-il déclaré. Il n’y a aucun problème, cela n’a jamais causé ni ne causera jamais de dégâts à Tokyo ! Aucun problème de santé n’a été enregistré jusqu’à présent et il n’y en aura pas à l’avenir. »

La projection dans le futur a toujours été au centre de la longue campagne menée par les organisateurs nippons. « Aujourd’hui, sous le ciel bleu de Fukushima, des enfants jouent au ballon et regardent vers l’avenir. Pas vers le passé », a conclu Shinzo Abe lors de la présentation de sa ville. « Discover tomorrow » (« découvrir demain ») était le slogan de cette candidature. Cette stratégie s’est donc révélée payante.

ISTANBUL, FAVORITE DÉÇUE

Le choix d’Istanbul par le CIO se présentait comme plus audacieux. Trop risqué pour cette institution ? La guerre en Syrie et la menace d’un embrasement possible du Proche-Orient ont-elles pesé sur la candidature stambouliote ? Cette question n’aura probablement jamais de réponse.

« Istanbul est à plus de 1 000 km de Damas, a martelé Hasan Arat, président d’Istanbul 2020 durant sa campagne. Et les JO auront lieu dans sept ans ! Nous espérons que la guerre sera terminée d’ici là… » Les manifestations, organisées fin juin sur la place Taksim contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdoga, ont aussi fait perdre des voix à cette candidature qui, au début du printemps, se présentait comme favorite. La ville avait même reçu la meilleure note du comité d’évaluation du CIO.

C’est donc le cœur lourd que les organisateurs d’Istanbul 2020 vont rejoindre les rives du Bosphore. Jusqu’au bout, ils auront tenté de convaincre le CIO en affirmant que « cette région du globe n’avait  jamais eu l’honneur de recevoir les JO, qu’aucun pays avec une population majoritairement musulmane ne l’avait fait, et qu’il était important d’envoyer dès aujourd’hui un message de paix dans le monde ».

Cela n’a pas suffi. Pour la cinquième fois, Istanbul se voit refuser le droit d’organiser les Jeux d’été. Les 97 membres du CIO cherchaient, après l’édition 2016 à Rio de Janeiro, une candidature fiable pour aider un pays à tourner une page douloureuse.

Source Article from http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/article/2013/09/08/tokyo-candidature-stable-et-traditionnelle-remporte-les-jo-de-2020_3473014_1616891.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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