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2017, poésie, médias, vraie gauche et fausse droite : une soirée avec Michel Onfray – Le Figaro

François Xavier Bellamy est le prochain invité le 11 avril, à 20h00, salle Gaveau des rencontres du Figaro. Réservation sur le Figarostore.

Invité aux Grandes rencontres du Figaro, mardi 22 mars, au soir des attentats qui ont endeuillé Bruxelles, Michel Onfray a été invité à partager son regard de philosophe sur la situation. Celle-ci «ne peut que continuer» et «de tels événements vont encore advenir», a-t-il estimé.

Déplorant une «configuration intellectuelle nihiliste» dans laquelle «le réel n’a plus lieu», l’essayiste a fustigé une partie de la gauche pour laquelle «le réel n’a pas lieu parce que l’idéal lui est supérieur». L’auteur du Miroir aux alouettes est revenu sur les manifestations de solidarité exprimées à l’endroit des victimes et des Bruxellois qui se sont multipliées dans toute l’Europe. Le registre de la compassion, il l’emploie en privé, jamais en public. «Allumer une bougie, déposer une peluche, je peux le faire, mais je préfère penser». Loin de lui toute expression de dédain pour ces pratiques: Michel Onfray considère simplement que son rôle de philosophe n’est pas de s’y adonner. Pour lui, notre civilisation s’effondre, et se fait remplacer par l’avènement de quelque chose de nouveau et d’inconnu. «Dire qu’il y a une guerre des civilisations, ce n’est pas la souhaiter, c’est simplement être honnête, et voir qu’elle existe.»

Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

Le philosophe qui se revendique de la gauche libertaire et anti-communiste a critiqué «cette gauche qui fabrique le réel et pour laquelle on n’a pas besoin du réel pour penser», cette gauche rousseauiste proclamant «commençons par écarter les faits» et qui se contente de l’hypothèse pour raisonner. «Si le réel contredit l’hypothèse, c’est le réel qui a tort».

Un regard critique sur ce qu’est devenue la gauche

Pour cet homme de gauche «à l’ancienne», girondine, non jacobine, la gauche au pouvoir n’est plus de gauche. La sienne est inassignable, car elle est non institutionnelle. Se distinguant nettement du Parti socialiste et de la gauche «mélenchono-

Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

communiste», Onfray convoque une gauche libertaire et anarchiste, qui porte au pinacle la communion révolutionnaire incarnée par la Commune de Paris. 1871, c’est l’anti-1793. De la Terreur qui guillotine, on passe à la Commune qui exalte «les gens modestes, les artisans, les ouvriers, les commerçants».

Mais pour le philosophe de Chambois, être de gauche ne va pas sans la façon de vivre qui va avec, ciblant ceux qui prodiguent des leçons de partage et de dignité qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes.

Le philosophe est aussi poète et amateur de haïkus, ces courts poèmes japonais « avec lesquels on ne peut mentir : on a besoin d’une émotion, d’une sensation, d’une perception ». L’auteur de Cosmos ne goûte guère la poésie « compliquée, obscure et inaccessible » au commun des mortels, ou la sophistication mallarméenne.

La terre, le terreau fertile de la pensée

«Marx déteste la campagne. La gauche est fâchée avec les paysans» rappelle celui qui moque le mépris parisien pour la province et juge remarquable ce que fait Philippe de Villiers pour la Vendée. Lui, c’est la Normandie qu’il chérit et dont il est fier d’être issu. Malgré les sollicitations, il n’a jamais cherché à faire carrière à Paris.

Le philosophe est aussi poète et amateur de haïkus, ces courts poèmes japonais «avec lesquels on ne peut mentir: on a besoin d’une émotion, d’une sensation, d’une perception». L’auteur de Cosmos ne goûte guère la poésie «compliquée, obscure et inaccessible» au commun des mortels, ou la sophistication mallarméenne. Il tire sa source d’inspiration de la nature qui l’entoure à Chambois, son village natal aux quatre-cents âmes. A Caen, ce n’est pas possible. Trop de lumière artificielle, trop de bruit: c’est la ville.

Un athée en quête de sens

Après le «cléricalisme sans Dieu» qui définissait l’utilisation politique du clergé et des valeurs de la religion catholique par des athées à l’aube du Second Empire, place à la «déchristianisation chrétienne» que représente, dans l’esprit d’Onfray, le concile Vatican II. «Il fallait dix ans pour construire une église romane à l’époque de Guillaume le Conquérant. Aujourd’hui, Benoît XVI va consacrer la Sagrada Familia, une basilique jamais terminée, que l’on a commencée à la fin du XIXème siècle…»

Enfant, il voulait devenir moine. Et «dans un ordre sévère: chartreux, bénédictin… Un seul problème: je n’avais pas la foi.» Le désir d’éternité ne l’a jamais tourmenté, il a le matérialisme «viscéralement» chevillé au corps.

Assister au naufrage de la civilisation européenne sur le pont du Titanic

Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

«Toutes les civilisations sont mortelles», explique-t-il. Les pyramides d’Egypte, forum romain, l’agora athénienne ou le Stonehenge anglais sont les vestiges de civilisations éteintes. La civilisation européenne ne fait pas exception, et se meurt devant nos yeux, estime le philosophe. Que faire pour l’en empêcher? Rien du tout, si ce n’est assister au naufrage «avec élégance, en sirotant une coupe de champagne sur le pont du Titanic européen».

Le philosophe dans la cité

Le fondateur de l’université populaire de Caen est engagé dans la cité. «L’hostilité que je rencontre dans les médias est proportionnelle à l’affection que les gens me témoignent dans la rue.» Souvent, on lui demande de se lancer en politique. Immédiatement, il se récrie ; le milieu est souillé, peuplé de personnalités qui se déclarent tous les jours candidates à la présidence de la République, parce qu’elles estiment «en avoir le droit». Puis, il réfléchit, il attend. Au fond, ne pas avoir envie d’y aller, «c’est peut-être le signe qu’on est plus légitime que tous ces gens» qui ne rêvent que de ça…

En attendant, le philosophe, qui prend maintenant le temps de choisir avec soin ses interventions médiatiques,

Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

estimant s’être trop fait insulter et traîner dans la boue, monte un projet de Web télévision. Pour parler directement au peuple, sans intermédiaire. Reprenant la notion de «populicide» théorisée par Gracchus Babeuf au sujet des exactions commises sur les Vendéens pendant la Révolution française, Onfray dénonce la «transformation du peuple en populace», qui est «le peuple quand il ne pense pas». Il regrette qu’on n’écoute plus ce peuple, «plein de bon sens» qui ne demande qu’à apprendre et à qui on donne «du tri sélectif, de la théorie du genre et une télé abrutissante».

A Chambois ou à Paris, en conférence ou à sa table de travail, la mauvaise conscience de la gauche française n’a pas fini de faire entendre sa voix.

Source Article from http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/03/25/31003-20160325ARTFIG00277-2017-poesie-medias-vraie-gauche-et-fausse-droite-une-soiree-avec-michel-onfray.php
Source : Gros plan – Google Actualités

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