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Hollande à Wallis : kava, colliers de fleurs, cochons grillés et grosse fatigue – Le Figaro

De notre envoyée spéciale à Tahiti

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que François Hollande s’est envolé pour Wallis-et-Futuna, dimanche matin, à quatre heures de vol de Tahiti, qu’il avait déjà mis plus de vingt heures à gagner. Le président savait qu’il serait accueilli avec faste par les Wallisiens, selon les rites et traditions de cet archipel reculé du Pacifique, qu’aucun président n’avait foulé depuis Valéry Giscard d’Estaing, en 1979.

Échaudé par les commentaires goguenards ayant accompagné la diffusion d’une photo le montrant vêtu d’un manteau de fourrure et coiffé d’une chapka, lors de sa visite au Kazakhstan en 2014, François Hollande ne souhaitait pas que de nouvelles images «folkloriques» puissent être tournées en ridicule. Et donnent le sentiment aux Français que le président prend du bon temps, sous les cocotiers.

Dans l’avion pour Tahiti, le chef de l’État a tenté de faire mauvaise fortune, bon cœur: «Je fais une collection», a-t-il plaisanté, évoquant la fameuse coiffure kazakhe ou encore les vêtements traditionnels offerts pendant la COP21. Il a ajouté que les colliers de fleurs qu’on lui offrirait viendraient «enrichir» sa «panoplie». «Je sais ce que cela peut représenter, c’est le respect qu’on doit aux populations, a-t-il confié. Tous les présidents se sont prêtés au jeu. Ne pas le faire peut être une marque d’irrespect. Le faire peut être vu comme une forme d’exhibition qui peut paraître décalée, de loin.» Et de conclure à l’adresse des journalistes qui l’accompagnent: «Je compte sur vous pour apporter les nuances nécessaires…»

À Wallis, qu’il a rejoint en Falcon, Hollande a donc eu droit à l’accueil coutumier de la chefferie d’Uvéa, l’un des trois royaumes que compte l’archipel. Sous l’auvent du palais royal, le président a assisté pendant plus d’une heure à la cérémonie du kava, une boisson sacrée à base de racines de poivrier, que l’on sert aux hôtes de marque dans une noix de coco évidée. S’appliquant à ne rien laisser paraître, mais lèvres imperceptiblement pincées, le chef de l’État a bu le fameux breuvage qui a la réputation d’avoir un goût de terre saumâtre.

Vêtu d’un strict costume noir, le chef de l’État a néanmoins fini par accepter qu’on lui passe un collier multicolore autour du cou, après s’être fait «supplier» par l’une de ses hôtes. «On nous a dit que vous ne pouviez pas porter la tenue traditionnelle. Je vous supplie de nous autoriser à vous faire porter le collier et la tenue traditionnelle. Cela vous permettra d’entrer en totale sérénité dans notre cérémonie du Kava.» D’un sourire fatigué, le président a obtempéré mais refusé d’enfiler le pagne. «Le Kava sera pour moi une force supplémentaire pour relever les défis qui nous attendent», a-t-il lancé.

François Hollande a rappelé qu'il était le premier président à venir à Wallis depuis Giscard et qu'aucun président ne s'était rendu à Futuna.

François Hollande a rappelé qu’il était le premier président à venir à Wallis depuis Giscard et qu’aucun président ne s’était rendu à Futuna. Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Des dizaines d’offrandes disposées devant lui – des cochons mi-cuits, pattes en l’air – le chef de l’État avait auparavant assisté, le regard s’échappant parfois dans le vague, à un «somako», équivalent du «haka» néo-zélandais, dansé par d’imposants guerriers vêtus d’un pagne rouge.

En l’accueillant, le ministre de la Justice coutumier Mikaele Tauhavili a indiqué que les îles de Wallis-et-Futuna étaient «loin de la France par la distance mais proches par le cœur». De son côté, François Hollande a rappelé qu’il était le premier président à venir à Wallis depuis Giscard et qu’aucun président ne s’était rendu à Futuna, une île volcanique d’une dizaine de kilomètres de long, peuplée d’un peu plus de 3000 habitants. Il a rendu hommage aux Wallisiens, nombreux dans l’armée française.

Plus tard, devant l’Assemblée territoriale, le chef de l’État a multiplié les promesses: plus de crédits pour la santé, l’installation d’un centre de dialyse et d’un scanner, un prix de l’électricité, aujourd’hui cinq fois supérieur à celui de la Métropole, ramené progressivement au même niveau d’ici à 2020, une nouvelle liaison aérienne… L’un de ses hôtes lui a fait remarquer que 56% des Wallisiens avaient voté pour lui en 2012. En campagne, Hollande avait promis qu’il visiterait les onze territoires d’Outre-mer. «Mission accomplie», s’est félicité le président, qui sait aussi que chaque voix comptera en 2017.

Mélenchon compare Hollande à un «singe avec des colliers de fleurs»

Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

Invité de France Info ce lundi matin, le co-fondateur du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé le projet de réforme du droit du travail, dit «loi El Khomri». Une mesure à laquelle il oppose la possibilité d’un développement du secteur maritime. Ainsi, pour ce faire, le candidat déclaré à la présidentielle de 2017 n’a pas hésité à s’en prendre à François Hollande, dans une comparaison pour le moins délicate: «Puisque le président est à Tahiti, au lieu de faire le singe avec des fleurs autour du cou, (…) il faut aller là-bas et dire “maintenant on va développer l’économie de la mer” et vous allez voir comme on aura beaucoup d’emplois», s’est-il agacé, soulignant que la «Polynésie française (constitue) le premier territoire maritime du monde (et) occupe un territoire égal à celui de l’Union européenne».

» VIDÉO – Voir à partir de 7’05:

Source Article from http://www.lefigaro.fr/politique/2016/02/22/01002-20160222ARTFIG00013-hollande-a-wallis-kava-colliers-de-fleurs-cochons-grilles-et-grosse-fatigue.php
Source : Gros plan – Google Actualités

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