..) dépourvus d’autorisation de mise sur le marché, ouverture d’un établissement pharmaceutique sans autorisation et contrebande de marchandises prohibées». Il a assorti la condamnation d’une mise à l’épreuve de trois ans.
Un an de prison ferme et 50.000 euros d’amende avaient été requis à son encontre.
Tisanes, huiles essentielles… dans cette célèbre herboristerie parisienne de la rue d’Amsterdam (VIIIe), près de la place Clichy, une des plus vieilles d’Europe, les amateurs pouvaient se fournir, entre balance en cuivre et pilon, en plantes médicinales en vrac et en mélanges préparés sur place dans un petit laboratoire.
Hypertension, virus H1N1, troubles de la prostate, psoriasis, paludisme, fibromes, herpès génital ou constipation extra-forte, Jean-Pierre Raveneau expliquait à ses clients pouvoir combattre 80% des maladies.
Un combat contre le «monopole pharmaceutique»
Problème, depuis 1941, la loi réserve aux seuls pharmaciens de l’ordre et à leurs officines le quasi-monopole de l’exploitation des plantes médicinales à l’exception de 150 d’entre elles, jugées non-toxiques. Le dernier herboriste diplômé a lui disparu en 2000 à 95 ans. Et Jean-Pierre Raveneau, bien que docteur en pharmacie, n’était plus inscrit à l’ordre et n’exerçait pas dans une officine.
«J’ai toujours estimé qu’il était possible avec un diplôme de pharmacien d’exercer dans l’herboristerie», avait justifié Jean-Pierre Raveneau à l’audience, expliquant avoir passé une bonne partie de sa vie à s’opposer au «monopole pharmaceutique» en obtenant la déclassification de la vitamine C, de minéraux et d’oligo-éléments, assimilés auparavant à des médicaments.
Mercredi, le tribunal a également condamné la propriétaire de l’établissement et d’une autre herboristerie parisienne, Nicole Sabardeil, à trois mois de prison avec sursis et 2000 € d’amende et sa société Pharma Concept à 50 000 € d’amende. Un revendeur, Mamadouba Camara, a écopé de 3000 € d’amende avec sursis. L’ensemble des prévenus devront en outre verser solidairement 2000 € de préjudice moral à l’ordre des pharmaciens qui s’était constitué partie civile.
«Mon but a toujours été d’apporter du bien-être»
«Pour vendre les produits retrouvés dans leurs herboristeries, M. Raveneau et Mme Sabardeil auraient dû être inscrits à l’ordre des pharmaciens», a jugé le tribunal. Leurs établissements ne sont pas des officines alors qu’ils dispensaient au détail «des médicaments» et qu’on y exécutait «des préparations magistrales ou officinales».
«M. Raveneau a constitué un circuit parallèle en suivant la mode des médecines alternatives», avait expliqué à l’audience un contrôleur de l’agence régionale de santé. «Les plantes, c’est l’origine du médicament. Elles ont des vertus mais peuvent aussi être du poison. En 2009, on avait dit à Raveneau qu’il exerçait une activité illégale, il n’en a pas tenu compte.»
«Je ne délivre pas d’ordonnances, rien que des conseils. J’ai vendu des plantes et des mélanges mais pas des médicaments. Mon but a toujours été d’apporter du bien-être. Quand je parle de combattre (une maladie), c’est s’y opposer mais je n’ai jamais prétendu guérir telle ou telle pathologie», avait plaidé le prévenu.
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Source : Gros plan – Google Actualités