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TUNISIE. Cinq ans après la révolution, les Ben Ali coulent des jours heureux – L’Obs

Le 14 janvier 2011, l’avion qui décollait de Tunis avec à son bord Zine el-Abidine Ben Ali et Leïla Trabelsi, emportait au loin le clan jusqu’alors au pouvoir, permettant au pays de tourner la dernière page de 23 ans de dictature. Cinq ans après, malgré les procès par contumace menés à Tunis, la famille régnante coule des jours heureux.

Zine el-Abidine Ben Ali et Leïla Trabelsi

Le couple, leur fils Mohammed, 11 ans, et leur fille Halima, 22 ans sont toujours les hôtes des Saoudiens. Malgré les condamnations à plusieurs années de prison et à de fortes sommes d’amendes, le couple est à l’abri à Djeddah, ville portuaire sur la mer Rouge. Un mandat d’arrêt international et deux demandes d’extraditions ont été émises par Tunis. Mais, au nom de l’hospitalité et de la miséricorde islamique, l’Arabie saoudite n’extrade pas les ressortissants musulmans.

En contrepartie, Ben Ali est contraint à la plus grande discrétion. Il n’est jamais apparu en public, n’a jamais donné d’interview et les seules photos qui ont été diffusées depuis sa fuite de Tunis l’ont été par l’intermédiaire du compte Instagram de son fils, compte qui a été supprimé depuis.

Photo publiée sur le compte Instagram de Mohammed Ben Ali en 2013, avant sa fermeture. (Capture d’écran)

Sa seule prise de parole a été menée par son avocat Me Akram Azoury, pour démentir la version donnée concernant son départ de Tunis en janvier 2011 et nier les accusations portées contre lui par la Justice tunisienne. A 79 ans, l’ancien dirigeant écrirait ses mémoires.

Son épouse LeIla Trabelsi a, elle, déjà pris la parole dans un livre, « Ma vérité » en 2012 puis lors de quelques interviews, notamment une menée sur Skype par « Le Parisien » l’année suivante. On la dit parfois en voyage au Koweït ou au Qatar pour faire du shopping, mais il semble qu’elle ne quitte pas la région.

« Ma vérité », par Leïla Ben Ali, paru en 2012 aux éditions du Moment. (Capture d’écran)

La famille en exil

Nesrine Ben Ali, la fille aînée des secondes noces du président, et son époux Sakher el-Materi ont trouvé refuge aux Seychelles après avoir été sommés de quitter le Qatar, où ils s’étaient établis après la révolution tunisienne. Le couple fuit la justice tunisienne, tous deux ayant été condamnés par contumace à plusieurs lourdes peines de prison notamment pour corruption, fraudes, blanchiment d’argent ou acquisition de terrains illicite.

Le PDG Carthago airlines, frère de l’épouse de Zine El Abidine Ben Ali, dans son bureau à Tunis en septembre 2010. (Fethi Belaid)

Belhassen Trabelsi, le frère de Leïla et richissime homme d’affaires, considéré comme le chef du clan, ayant mis l’économie en coupe réglée, est lui réfugié au Canada. Mais il encourt toutefois l’expulsion, sa demande d’asile ayant été refusée.

La famille installée en Tunisie

Le premier clan Ben Ali, celui constitué autour du noyau familial du premier mariage du président est, lui, resté en majorité en Tunisie lors de la révolution. Ainsi, les trois premières filles du dictateur, Ghazoua, Dorsaf et Cyrine, vivent toujours au pays.

La cadette, Dorsaf, épouse de l’homme d’affaires Slim Chiboub, est d’ailleurs atteinte d’une grave maladie qui nécessite selon ses proches des soins à l’étranger. Mais les autorités tunisiennes refusent la restitution de son passeport confisqué depuis 2011. Slim Chiboub, recherché pour « trafic d’influence », n’a regagné le pays qu’à la fin 2014 après un long séjour aux Emirats. Il est alors incarcéré, libéré au bout de 14 mois, la période maximale de prison préventive. Il reste à ce jour poursuivi dans plusieurs affaires.

Ghazoua, l’épouse de Slim Zarrouk, est elle aussi toujours installée à Tunis. Le couple aurait tenté de quitter le pays au moment de la révolution mais aurait été refoulé. Aujourd’hui en liberté, Slim Zarrouk semble poursuivre ses affaires sans être inquiété.

Marwan Ben Mabrouk, alors président d’Orange en Tunisie, et sa femme Cyrine, fille de Ben Ali, à une conférence de presse le 4 mai 2010 à Tunis. (AFP / FETHI BELAID)

Cyrine Ben Ali est elle aussi restée contrainte et forcée en Tunisie. Poursuivie dans une affaire de blanchiment d’argent la fille du président déchu était jusqu’en février 2015 sous le coup d’une interdiction de voyage. Son ex-époux, Marouane Mabrouk, co-dirigeant du groupe Mabrouk très implanté dans le pays (Finances, Agroalimentaire, Telecoms…) est toujours aux affaires.

Imed Trabelsi, l’un des neveux de l’épouse de Ben Ali, est emprisonné en Tunisie.

Céline Lussato

Source Article from http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160114.OBS2807/tunisie-cinq-ans-apres-la-revolution-les-ben-ali-coulent-des-jours-heureux.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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