voyance gratuite

VRAI/FAUX. Cinq idées reçues qui circulent sur les Grecs – Francetv info

Par Catherine Fournier

Mis à jour le 11/07/2015 | 13:22 , publié le 11/07/2015 | 07:09

Les Grecs sont paresseux. Ils ne paient pas leurs impôts. Ils perçoivent des retraites dispendieuses… En France, comme dans le reste de la zone euro, les idées reçues sur la Grèce se multiplient depuis l’intensification de la crise dans le pays et la perspective d’un « Grexit ». Francetv info fait le tri. 

Seuls les fonctionnaires paient leurs impôts. FAUX

Dans les commentaires des articles de francetv info, par exemple, on peut lire ce genre d’assertion : « En Grèce, les seuls à payer les impôts sont les fonctionnaires, parce qu’ils ont une retenue à la source. » C’est faux. Plus des deux tiers des travailleurs grecs, que ce soit dans le privé ou la fonction publique, sont prélevés à la source. 

Mais il est vrai qu’Athènes a une vraie difficulté à collecter l’impôt. Comme le souligne Haris Theoharis, ex-secrétaire général chargé des recettes fiscales, dans Le Monde, « le problème, c’est qu’il est encore trop facile aux artisans, aux professions libérales ou à certaines grandes entreprises de ne pas déclarer tout ou partie de leurs revenus ». Fraude à la TVA, absence de cadastre pour pouvoir prélever correctement l’impôt foncier, évasion fiscale… Plus de 76 milliards d’euros d’impôts et de cotisations sociales impayés se sont accumulés dans le pays au fil des années. 

Les Grecs fraudent aux allocations. VRAI ET FAUX

Dans le même ordre d’idée, certains pensent que les Grecs passent leur temps à magouiller auprès de sécurité sociale et des allocations pour gagner plus. Des exemples réels appuient en partie cette croyance. En 2012, le très sérieux Wall Street Journal avait découvert que sur l’île de Zakynthos, dans le sud de l’Adriatique, la population comptait 700 aveugles, soit neuf fois plus que la moyenne des pays développés. Parmi eux, un chauffeur de taxi et un chasseur d’oiseaux…

« Un exemple parmi d’autres des failles aberrantes qui plombent les finances du système de santé grec », écrivait de son côté Le Figaro, citant un audit du ministère de la Santé grec. Celui-ci avait notamment permis de découvrir que la région de Viota souffrait d’un taux très élevé d’asthmatiques et que l’île de Kalymnos était affligée de nombreux cas de maladies mentales. 

Autre exemple : en 2010, le ministère du Travail grec s’était rendu compte que 321 personnes décédées continuaient à percevoir leur pension post mortem. Il avait dénombré au moins 8 500 retraités qui percevaient chaque mois une pension alors qu’ils avaient entre 100 et 110 ans. « Etrange, dans un pays qui, en 2008, ne comptait que 2 665 centenaires, selon les chiffres officiels », relevait alors Le Figaro. 

Cette proportion de potentiels fraudeurs et de leurs complices dans les administrations reste toutefois minoritaire. « Le gros du corps des agents fiscaux n’est pas corrompu (…). Le problème est ailleurs : dans la protection clientéliste que les politiques au pouvoir apportent à leurs amis, dans le manque de volonté politique de s’attaquer aux très gros fraudeurs », explique le président du syndicat des agents du fisc cité par Le Monde, Tryphon Alexiadis. 

Les retraités grecs gagnent plus que leurs homologues allemands. VRAI ET FAUX

Selon l’ancien ministre et député des Républicains Eric Woerth, « les Grecs ont les mêmes retraites qu’en Allemagne ou qu’en France, voire plus, dans des conditions plus généreuses ». Un avis partagé par le Fonds monétaire international, qui juge le taux de remplacement du salaire trop élevé. C’est en partie vrai. Selon les données 2012 de l’OCDE, un retraité grec touche une pension égale à 70% de son salaire, contre 57% en Allemagne. 

Selon un haut responsable du FMI cité par Les Echos, la retraite moyenne versée en Grèce atteint 1 152 euros, contre 1 287 en Allemagne, où les salaires sont pourtant bien plus élevés. « Les nombreuses mesures qui ont affecté les pensions de retraite en Grèce font penser que les taux de remplacement sont en nette baisse depuis 2010 », tempère l’OCDE dans les colonnes du quotidien. De quoi avoir réduit l’écart entre la Grèce et l’Allemagne.

Les Grecs travaillent moins que les autres et sont paresseux. FAUX

« Le problème, c’est qu’on ne travaille pas assez en Grèce », a déclaré l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 8 juillet sur le plateau du 20 heures de TF1. Une idée reçue partagée par une majorité de Français. Elle est fausse. Comme le note le site Alterecoplus, citant les chiffres d’Eurostat, les actifs grecs sont ceux qui travaillent le plus par semaine au sein de l’Union européenne, avec 40,6 heures en moyenne en 2014.

En revanche, les Grecs sont trop peu nombreux à pouvoir travailler, en raison d’un taux de chômage très élevé (25%). 

L’extrême gauche et l’extrême droite, c’est pareil en Grèce puisqu’elles gouvernent ensemble. FAUX

Cet argument ressort régulièrement. Invité dans l’émission « Le téléphone sonne » sur France Inter le 7 juillet, Jean-Marie Cavada, député européen centriste, a ainsi affirmé que le parti néonazi Aube doré faisait partie du gouvernement grec, dirigé par la coalition de gauche radicale Syriza, avant de se reprendre, comme le relève une internaute sur Twitter.  

Sur @franceinter Cavada dit qu’Aube doré est ds le gvt grec. On lui dit que non, il répond: « non mais ils sont aux portes » #bouffon

— erlea (@erlea2904) 7 Juillet 2015

Avant lui, c’est le journaliste Dominique Seux, dans sa chronique économique sur France Inter, qui avait assuré le 3 juillet que le gouvernement grec comptait dans ses rangs un ministre de la Défense issu d’Aube dorée, Panos Kammenos, avant de se corriger lui aussi, comme le rapporte Arrêt sur images. Ledit ministre est en réalité membre du parti des Grecs indépendants (Anel).

A @sylviazappi oui C une erreur factuelle dc très regrettable et dt je m’excuse. Ce sera corrigé lundi matin.

— Dominique Seux (@dseux) 3 Juillet 2015

Le Monde fait une mise au point : afin de gouverner après les élections de janvier, Syriza avait besoin d’un allié pour atteindre la majorité absolue, deux sièges lui faisant défaut. La coalition a donc dû faire appel au parti nationaliste Anel et à son leader, Panos Kammenos, partenaire de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Comme le fait observer le journal, ce parti n’est pas le plus à droite du spectre, à la différence d’Aube dorée.

A lire AussiDIRECT. Grèce : les experts de la BCE et du FMI approuvent les propositions de TsiprasGrèce : qui est Alexis Tsipras, l’homme qui fait trembler l’Union européenne ?Sur le même sujetÀ Athènes, la solidarité s’organiseCARTE. Comment les pays de la zone euro se prononcent sur le plan d’aide à la GrèceVIDEO. Grèce : deux feux de forêt se déclarent, deux villages évacuésDIRECT. L’Union européenne accorde un financement d’urgence de 7 milliards d’euros à la GrèceLes députés allemands donnent leur feu vert aux négociations sur le plan d’aide à la GrèceGrèceMondeA lire sur Crash du vol MH17: la Russie s’oppose à un tribunal spécial Burkina Faso : à quoi sert la garde présidentielle? Tunisie: le prix du tourisme de masse
Source Article from http://www.francetvinfo.fr/monde/grece/vrai-faux-cinq-idees-recues-qui-circulent-sur-les-grecs_991163.html
Source : Gros plan – Google Actualités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

tarot gratuit
Appel sans CB