Cette année, la jambe droite d’Angelina Jolie n’a pas attiré l’attention sur elle lors de la cérémonie des Oscars. Il n’y a pas eu de selfie collectif du tout-Hollywood non plus, et John Travolta a publiquement présenté ses excuses pour avoir bafouillé l’an passé le nom de la chanteuse Idina Menzel.
Mais la 87e cérémonie des Oscars a tout de même réservé quelques surprises.
La blague de Sean Penn sur Alejandro Gonzalez Inarritu
« Mais qui a donné à ce fils de p*** sa green card ? » Invité à annoncer le nom du meilleur film de l’année, l’acteur et réalisateur Sean Penn a tenté une plaisanterie au moment de dévoiler le vainqueur, Birdman, du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu. Une blague de la part d’un acteur qui a tenu le rôle principal du deuxième film du réalisateur, 21 grammes, et qui n’a pas caché sa joie en remettant la statuette au grand gagnant de la soirée. Lequel a affirmé avoir trouvé la plaisanterie « hilarante ». « Sean et moi partageons ce genre de relation brutale à laquelle seule la vraie amitié peut survivre », a-t-il ajouté.
Inarritu a ensuite dédié son Oscar du meilleur film à ses « compatriotes mexicains », et a demandé à l’Amérique de « traiter les immigrés avec respect et dignité ». Mais cela n’a pas suffi. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes latino-américains ont dénoncé le stéréotype mis en avant dans la blague de Sean Penn, dans un pays où les « termes “immigrant illégal” et “mexicain” semblent interchangeables ».
« Who gave this guy a green card? » Sean Penn talking about a Mexican dude to a room full of British & Australian people… — Mario Lopez (@MarioLopezExtra) 23 Février 2015
Sean Penn’s statement implies there is no place at the Academy podium for Latinos. So we belong in kitchens, fields and back rooms ? #oscars
— Nina Terrero (@Nina_Terrero) 23 Février 2015
Le mot-dièse #OscarsSoWhite (« les Oscars sont si blancs ») a d’ailleurs été plutôt bien repris sur Twitter à la suite de cette formule de Sean Penn. Un mot-dièse faisant écho à la phrase d’ouverture du discours de Neil Patrick Harris, l’hôte de la soirée, qui dans un jeu de mots a déclaré « honorer les meilleures et plus blanches, pardon, plus brillantes personnes de Hollywood ».
Le discours de Patricia Arquette pour l’égalité
« C’est le moment pour nous d’obtenir une fois pour toutes l’égalité salariale, et l’égalité tout court pour les femmes américaines. » La meilleure actrice dans un second rôle, récompensée pour Boyhood, a prononcé un vibrant plaidoyer en faveur de l’égalité hommes-femmes après les remerciements d’usage.
Prononcé quelques mois après que le piratage de Sony a montré que les actrices de Hollywood, à commencer par Jennifer Lawrence, étaient moins bien payées que leurs collègues masculins, ce discours a été très applaudi dans la salle. Et la multi-oscarisée Meryl Streep, concurrente de Patricia Arquette pour l’Oscar du meilleur second rôle féminin, a donné l’exemple.
Méritant l’« Oscar du féminisme » pour ce plaidoyer selon les internautes sur les réseaux sociaux, l’actrice s’est attiré les commentaires élogieux.
Rare photo of Jesus blessing Patricia Arquette during her acceptance speech. pic.twitter.com/C4nr8Pp9Az
— Tim Lyzen (@TLyzen) 23 Février 2015
>> Lire : Patricia Arquette, mère de nombreuses familles
La joie du meilleur acteur (et la déception des autres)
Remporter la récompense suprême dans le monde du cinéma peut fortement émouvoir. Et la joie du Britannique Eddie Redmayne, sacré meilleur acteur pour son interprétation du physicien Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps, après avoir reçu son Oscar des mains de Cate Blanchett, est communicative.
>> Lire notre critique : « Une merveilleuse histoire du temps » : la vie de Stephen Hawking à l’écran
Et si Benedict Cumberbatch n’a pas remporté la statuette dorée, l’interprète d’Alan Turing dans Imitation Game s’est assuré une place de choix sur les réseaux sociaux un an après avoir « photo-bombé » le groupe U2 sur le tapis rouge. L’acteur britannique a semblé noyer son chagrin dans la dive bouteille, mais n’a pas spécialement apprécié être filmé en train de boire, lançant un retentissant « Go away! » (« dégage ! ») à la caméra (ce qui semble avoir fait toutefois partie du show). >> Lire (édition abonnés) : Benedict Cumberbatch, acteur tout-terrain
L’étrange façon d’applaudir de Wes Anderson
Le fantasque réalisateur Wes Anderson, dont le film The Grand Budapest Hotel a remporté l’Oscar de la meilleure bande originale grâce au compositeur français Alexandre Desplat, a marqué la Toile par sa façon pour le moins originale d’applaudir.
it’s fine that wes anderson doesn’t know how to clap cuz people like him anyway. — Dana (@80bryant) 23 Février 2015
>> Lire : Oscars 2015 : Alexandre Desplat (enfin) récompensé pour la meilleure bande originale
Le florilège de Neil Patrick Harris
Outre sa blague inaugurale, l’hôte de la soirée s’est illustré à de nombreuses reprises lors de la cérémonie. La star de la série How I Met Your Mother a ainsi plaisanté sur le nom de Benedict Cumberbatch, expliquant que « c’est à ça que ressemble le nom de Ben Affleck quand on demande à John Travolta de le prononcer » en référence à la polémique de l’an passé sur le nom d’Idina Menzel. Après la victoire de Citizenfour, sacré meilleur documentaire, l’acteur a plaisanté sur l’absence « pour quelques trahisons » (et non « raisons ») d’Edward Snowden, à qui le film est consacré.
Enfin, Neil Patrick Harris a terminé sa performance en se présentant dans le (presque) plus simple appareil sur la scène, à la suite d’une parodie de Birdman, le grand vainqueur de la soirée. Si l’on n’est pas certain que cette image marquera autant les esprits que le selfie d’Ellen DeGeneres l’an passé, elle a demandé beaucoup d’audace, selon plusieurs internautes.
Yeah he just did that #oscars Une photo publiée par The Academy (@theacademy) le 22 Févr. 2015 à 18h44 PST
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Source Article from http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/02/23/cinq-choses-a-retenir-de-la-ceremonie-des-oscars-2015/
Source : Gros plan – Google Actualités