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Le climat s’invite au Salon de l’agriculture – Le Monde

Le Salon de l’agriculture ouvre ses portes, à Paris, du samedi 21 février jusqu’au 1er mars.

François Hollande a tout fait pour être bien reçu, samedi 21 février, au 52e Salon de l’agriculture à Paris, porte de Versailles. Pour sa troisième inauguration de l’événement en tant que président de la République, il devait arriver une fois encore à l’heure de la traite, vers 7 heures, pour un parcours très millimétré. Et surtout sur un terrain longuement labouré et préparé.

A la veille du salon, M. Hollande a donné un signal fort aux partisans des OGM. Dans une interview, accordée à l’agence de presse Agrapresse, dont la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), est actionnaire, il s’est dit favorable à ce que la France poursuive son effort de recherche publique sur les biotechnologies. Le même jour, il avait accepté de clore un forum organisé par le premier syndicat agricole français, sur le thème de l’agriculture et du changement climatique. Un sujet sensible aux yeux de M. Hollande, puisque la France accueillera en décembre la conférence de Paris sur le climat (COP21). Il espère la signature d’un accord contraignant pour mieux limiter à 2°C la hausse des températures d’ici la fin du siècle.

« Lutter contre le réchauffement climatique »

Dans son discours, M. Hollande a repris l’antienne du défi que doit relever l’agriculture, c’est-à-dire « nourrir la planète » où plus de 800 millions de personnes ont faim. Il a incité la profession à « lutter contre le réchauffement climatique », « à produire mieux et gérer de façon responsable les ressources en eau ». Il a aussi appelé à « réduire le gaspillage alimentaire qui représente entre 20 % et 30 % de la production alimentaire du monde ». Et pour les consommateurs de « privilégier les produits locaux et les produits de saison ».

L’agriculture contribue au réchauffement climatique. Personne n’en doute. Selon les données publiées par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), les activités agricoles ont représenté 18 % des émissions de gaz à effet de serre en France en 2012. Sa contribution est faible dans les émissions de carbone, avec 3 % du total. Mais elle est écrasante pour le protoxyde d’azote (86,6 %) N2O, et pour le méthane (68 %), deux gaz dont le potentiel de réchauffement est respectivement 300 et 25 fois supérieur à celui du CO2. Le protoxyde d’azote est lié à l’usage de produits fertilisants pour les cultures. Le méthane aux émissions des ruminants.

La FNSEA affirme que les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 12 % en vingt-deux ans en France. « En fait, la réduction est l’effet indirect des politiques d’économie d’énergie mises en place par les agriculteurs pour réduire les coûts », explique Jean-Edouard Lemasson, directeur général de la chambre d’agriculture de la Sarthe. Ce dernier a mis en exergue un projet de haies plantées par les agriculteurs lorsqu’ils ont lancé le label Fermiers de Loué. Soit près de 500 kilomètres de haies. Un projet qui remonte à vingt-cinq ans.

Accroître les rendements

Les haies sont des « puits » de carbone capables d’en absorber tout autant que les prairies permanentes. L’élevage à l’herbe, avec une autonomie fourragère maximale était donc au cœur des témoignages présentés lors de ce forum. Même si l’élevage a tendance à s’intensifier, illustré par le projet symbolique de la « ferme des mille vaches ». Et les agriculteurs a avoir recours au soja importé pour l’alimentation animale, plombant d’autant leur bilan carbone.

Quant aux tentatives de développer la culture de la luzerne ou du pois, autres puits de carbone, elles ont pour l’instant fait chou blanc. Par manque de volonté de la filière de se structurer pour collecter la production mais aussi par la chute des prix des certificats CO2, explique Antoine Poupart, directeur technique de la filiale AgroSolutions, du groupement des coopératives InVivo. « Nous sommes l’arme au pied. Nous attendons que le prix des certificats CO2 remonte », affirme-t-il.

L’agriculture souhaiterait, en effet, entrer sur le marché du carbone. Plus largement, elle cherche à développer de nouvelles sources de revenus avec la méthanisation ou la rétribution de ses « services environnementaux ».

Pour la FNSEA, les enjeux de sa participation aux négociations de la COP21 sont clairs. Le syndicat souhaite « une communication positive » sur l’agriculture. « Ne laissons pas la parole à d’autres », a affirmé Christiane Lambert, vice-présidente du syndicat. Autre vœux : « amplifier les volets recherche et innovation ». La question des OGM et de ses dérivés est donc venue dans le débat, la volonté affichée de l’agrobusiness étant d’accroître les rendements. « Nous avons besoin de travailler sur la génétique animale comme végétale », ont répété les intervenants, en réponse à l’impact potentiel du changement climatique sur les cultures.

Signal positif

Sachant que le réchauffement a aujourd’hui en France comme conséquence une précocité des plantes, un accroissement du degré des vins dans le sud de la France et de plus fréquents aléas climatiques. « L’acceptation des innovations en agriculture est assez faible », a regretté Jean-Christophe Gouache, du groupe Limagrain, évoquant « les groupes de pression qui remettent en cause des technologies comme la mutagenèse ».

Le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS) qui réunit les semenciers, comme l’américain Monsanto, le suisse Syngenta, l’allemand Bayer ou le français Limagrain, était partenaire du forum. En ouvrant la porte à la recherche sur les biotechnologies, M. Hollande lui a donné un signal positif. Sachant que, à la suite de la récente décision du Parlement européen, chaque pays est maintenant libre d’accepter ou non les OGM.

Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll avait présenté, mercredi, lors du conseil des ministres l’idée d’un plan « Agriculture-Innovation 2015 » de soutien à la recherche sur un certain nombre de sujets clés, dont les biotechnologies. Il avait aussi dévoilé un ensemble de mesures visant à alléger les contraintes environnementales. Des gages donnés déjà par le gouvernement à la FNSEA.

Lire aussi : Le changement climatique menace la sécurité alimentaire mondiale

 

Source Article from http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/21/le-climat-s-invite-au-salon-de-l-agriculture_4580981_3234.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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