«
Encore la semaine dernière, nous avons reçu 3 ou 4 lettres anonymes de dénonciation
», raconte Sébastien Verstricht, le président du CPAS de Fontaine-L’Evêque. C’est un phénomène qui devient courant. Manifestement, certaines personnes prennent donc le temps de rédiger une lettre et de venir la déposer au CPAS. Le but ? Dénoncer les fraudes au CPAS pour faire perdre le revenu. «
Ce qui est fou, c’est qu’on a parfois des lettres de personnes proches, des amis, de la famille, des voisins…
» continue le président. «
J’explique ça par une forme de jalousie. Les gens qui rament ont du mal à accepter que d’autres ‘trichent’ pour être aidés
». Et il n’y a pas qu’à Fontaine-L’Evêque. Les autres CPAS de la région constatent également ce phénomène (voir encadrés ci-dessous). Et à Charleroi, c’est également le cas. «
C’est très variable selon les semaines. Parfois on en a 3, parfois 8. Rien que cette semaine on en a eu 6
», explique la porte-parole du CPAS. «
Les dénonciations se font souvent par téléphone. Mais aussi avec des lettres anonymes. Certaines personnes viennent même directement à la cellule fraude
».
Depuis janvier, le CPAS de Charleroi a traité 38 dossiers de dénonciation. «
Il y a clairement un impact depuis 2 ou 3 semaines avec les nouvelles réglementations sur les exclus du chômage
», continue la porte-parole.
Suivi ou poubelle
Mais quelles sont alors les réactions adoptées par les CPAS ? Elles divergent. À Fontaine-L’Evêque, une sorte d’enquête est alors menée sur la personne dénoncée. «
Je la convoque systématiquement pour lui expliquer la lettre et lui demander des explications. Parfois, les gens sont directement honnêtes et avouent
», continue-t-il.
Mais cette enquête n’est pas facile à mener. «
Nous n’avons pas la loi avec nous. Parfois, ce sont simplement de fausses déclarations sur la situation familiale. La dame déclare par exemple vivre seule avec un enfant. Et finalement, on apprend que le papa vit toujours là aussi et qu’il travaille… Il a juste une boîte aux lettres quelque part. Mais même si nous venons sonner à la porte et que l’homme sort justement du lit, ce n’est pas évident de le prouver
», raconte Sébastien Verstricht.
Dans d’autres CPAS, la politique est de tout jeter immédiatement (voir les encadrés ci-dessous). Pour une question de déontologie principalement.
Parfois aussi par manque de temps et de moyens.
Aucune suite n’est donc donnée à ces dénonciations.
Découvrez la suite de ce dossier complet dans La Nouvelle Gazette.
Source Article from http://www.lanouvellegazette.be/1217637/article/2015-02-19/denonciations-anonymes-en-serie-dans-nos-cpas-carolos
Source : Gros plan – Google Actualités
